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Des histoires de Seuls
De Lathos — 18 novembre 2017 à 12h34
ROckfeller, ou "La Mort" - VII
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Les violences commencèrent aux alentours de quinze heures. Entretemps, j'avais eu le temps de prendre un avion jusqu'à Salem et mettre en place un gouvernement qui m'était aventageux. Mon bureau était dans le Palais Doré, que Blayis avait occupé juste avant moi, et à deux pas de la Cathédrale Sainte Arlette, quartier général du Grand Recteur. Les violences auraient lieu dans le secteur Néosalien, et, à ce moment-là, même le Grand Recteur n'en savait rien.

J'étais avec lui lorsqu'il reçu l'appel de l'archévêque de Valence. C'était lui qui avait vu des comportements inhabituels avec ses prêtres qu'il avait ammené en pélerinage à Compostelle. Un hélicoptère était venu les chercher, et l'archevêque, reluctant, avait été laissé sur place à Compostelle, seul.

Je fis signe à Signac de lancer l'attaque sur Blayis. En même temps, le grand recteur appelait ses quelques proches conseillers pour leur ordonner de maîtriser les violences. Grâce à ma discrétion, tout le monde pensait que j'étais resté à Néosalem, ce qui était à notre aventage.

Les minutes qui allaient suivre allaient être décisives. Jacques de Saint Paul, le Grand Recteur, s'effondra sur son fauteuil et me regarda fixement.

-Qu'est-ce qu'on va faire, Simon ?

-Je ne sais pas, monsieur de Saint Paul.

Je l'avais mis mal à l'aise. Nous étions égaux, il m'avait appelé par mon prénom, moi par la formule de politesse. Il allait tenter d'être plus poli avec moi maintenant, et c'était à mon aventage : c'était plus facile de le manipuler.

-Je pense qu'il pourrait être aventageux de lancer l'armée religieuse pour aider celle de monsieur Signac à repousser les attaques religieuses, monsieur de Saint Paul.

-Combattre des prêtres avec l'armée religieuse ? Ca me semble être un recours un peu extrème...

-Nous sommes dans une situation critique.

-Ce ne sont que des manifestations qui ne peuvent avoir que très peu d'impact sur la vie quotidienne des gens.

-Il y aura des morts. Je peux vous l'assurer.

Saint Paul réfléchit un instant, puis attrappa son téléphone. Il composa un numéro à trois chiffres, et lança l'appel, qui fut reçu presque instantanément.

-Martingale ? Je te veux à Sainte Arlette dès que tu peux.

Il arriva au bout de cinq minutes. Pierre de Martingale était l'archevêque de Venise, et accessoirement le chef de l'armée religieuse. Il était le second homme le plus puissant militairement parlant après Signac, ce qui faisait de lui un allié de choix. Et, en plus, il avait protesté contre plusieurs des mesures militaires radicales de Toussaint, à l'époque protégé par Viltrassen.

-Monsieur de Saint Paul, monsieur le Baron de Rockfeller, dit-il. Me voici. M'avez-vous fait appeler à cause des violences Néosaliennes ?

-Ca peut durer toute la journée, dis-je. Emmenez avec vous un maximum de soldats, il faut arrêter la rebellion.

-Les hommes de monsieur Signac ne suffisent-ils pas ?

-Il se peut que non, rétorquais-je.

Saint Paul hocha la tête. Pendant que je parlais avec Martingale, une idée me vint à l'esprit... et si les violences des prêtres n'étaient qu'un écran de fumée ? Et si un feu plus ardent que ce que je pensais avec Signac était en train de brûler ?

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