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Des histoires de Seuls
De Sherlocktheorie — 11 mars 2018 à 21h31
Esclaves VII Partie 24 S.O.S.
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Le soleil approchait inexorablement de son zénith.

Le temps, compté, poursuivait sa course folle.

Les pas retentissaient, martelant les toits bétonnés des immeubles et les rues pavées de Servia. 

La chasse battait son plein.

Dans les deux camps, les équipes s’étaient divisées, et s'affrontaient ci et là, dans un inextricable fouillis de couleurs.

Vert. La Légion s'emparait peu à peu de la cité. Mais le temps continuait de filer.

Rouge. La Milice gagnait du terrain, de plus en plus vite. Les minutes défilaient, inarrêtables.  

Noir. L'ennemi, tapi dans l'ombre, guettait sa proie. Et son heure arrivait.

« Sherlock ! grésilla une voix, provenant du talkie-walkie du garçon. On reçoit quelque-chose le canal 9 ! »

Sherlock s’arrêta à deux pas du rebord du toit de l'immeuble, perché au dessus du vide. Après quelques secondes passées à étudier les entrailles de la cité qui s'ouvraient à ses pieds, il porta la main à son talkie et pressa le bouton de communication, émettant sur le canal 2.

« Sherlock pour Pastèque, commença-t-il machinalement. Tu dis que tu as reçu quelque chose sur le canal général de la Légion ? De quoi s'agit-il ? 

- J’ai pas tout bien saisi, avoua l’autre. Le signal était faible, mais j'ai l'impression que ça se rapprochait. C’était une demande de renforts, je crois…

- Une demande de renfort, tu dis ? l'interrogea le garçon. Qu’est-ce que tu as entendu d'autre ?

- Pas grand-chose, dit Pastèque. La personne disait s'appeler Sharlink, y avait d'autres personnes avec elle. Elle a dit qu'ils avaient besoin d'aide à la centrale hydraulique.

- On est pas loin de la centrale, affirma Sherlock. Si quelqu’un émettait de là-bas, le signal serait beaucoup plus net, à moins qu'il ne soit brouillé. C'est peut-être un piège pour essayer de nous attirer à un endroit précis. De plus, je n'ai pas entendu parler de cette Sharlink…

- Et du coup, on fait quoi, chef ? railla Pastèque.

- On finit ce qu’on a à faire, ordonna Sherlock. Le reste on voit après.

- À vos ordres, mon capitaine, reprit Pastèque, toujours aussi sérieuse.

- On se retrouve au point de rendez-vous, conclut Sherlock. Tâchez d'y arriver en un seul morceau, Hérisson, toi et ton humour. »

Pastèque mit fin à la conversation et se tourna vers Hérisson qui reprenait son souffle, appuyée contre un mur. 

Ses plaies avaient pour la plupart cicatrisé comme par magie, mais elle n'en restait pas moins fatiguée. Elle avait laissé son sniper en réserve, au théâtre, et l'avait troqué pour des bombes lacrymogènes et des lunettes de protections. Un foulard vert masquait la partie inférieure de son visage.

Pastèque, elle avait récupéré un arc et un carquois dans les stocks de la Légion, ainsi qu'une vieille carabine à air comprimé, modifiée afin de pouvoir tirer des munitions tranquillisantes.

La deuxième rangea son talkie-walkie et fit signe à sa camarade de se remettre en route.

Les deux esclaves partirent au pas de course, leurs bruits résonnant dans les ruelles.

Mais, derrière elles, quelque chose d'autre faisait trembler les pavés. 

Elles étaient suivies.

 

À suivre...

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