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Des histoires de Seuls
De Lathos — 16 mars 2018 à 18h29
Chroniques de Wallenstein - Révolte : IV (W)
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Je regardais longuement le sol. 

On était dans un petit café, dans la banlieue de Marnossa. J'avais rencontré Talleyrand cinq jours plus tôt, et il avait fallu élaborer une stratégie politique, pour combattre Boutrand sur le plan légal. Mais moi, je devais sortir des débats Médicis, pour ne pas les mettre en danger en cas d'échec de la révolte, comme Rockfeller l'avait fait lors de la tentative de coup d'état de Marnossa. 

Et, comme Rockfeller, je devrais toucher à des secteurs très peu légaux. 

Cela faisait donc cinq jours que j'avais fait la rencontre de Talleyrand, et cinq jours que j'attendais la venue de Kern Lockhart, à Marnossa. Il arriva finalement, accompagnée d'une acolyte dont je ne demandai pas le nom, et j'eus raison de le faire, puisqu'elle m'aurait donné un pseudonyme. 

-Monsieur de Wallenstein, me dit Kern Lockhart. Talleyrand ! Cela fait si longtemps... 

-J'ai cru comprendre, monsieur Lockhart, que vous avez travaillé pour monsieur de Rockfeller il y a un certain temps, dis-je. 

-Vous avez très bien compris, monsieur de Wallenstein, rétorqua-t-il en s'asseyant en face de moi. J'ai travaillé dans les milieux criminels de Salem, notamment pour Rockfeller. Mais cela fait longtemps. 

-Et j'ai cru comprendre aussi que vous avez travaillé pour les Voyageurs. 

-De tous les acolytes de Lathos - en excluant évidemment Membrine et Gartail -, trois sont sortis du lot. Rety, Cavos et moi. Je ne crois pas me tromper en disant que si l'Ordre des Voyageurs devait se reformer, j'en serais l'unique maître - je doute fort que Tricipitem Aquilae, même s'il est toujours vivant, oserait revenir. 

-Alors que vous... 

-Vous m'avez très bien compris, monsieur de Wallenstein. Je suis prêt à vous aider à diriger la révolte contre monsieur de Boutrand. 

Je souris intérieurement. Il fallait que Lockhart soit à toute épreuve pour pouvoir réussir une tâche de cette ampleur. 

-Et pourquoi est-ce que vous feriez partie des dirigeants de cette révolution ? demandais-je. 

-Puisque sinon vous ne m'auriez pas fait venir de Salem. 

Il était incroyablement arrogant. Mais il semblait compétent. 

-Nous avons décidé de nous donner des noms de codes, poursuivis-je. Rappelant la révolution. Seuls les membres les plus importants en auront, et leurs buts est de préserver l'anonymat de chacun. Il est bien évidemment interdit de dire à quiconque que je fais partie de cette révolution, et sachez que les Médicis ne sont pas officiellement des participants. Je serais Robespierre. Et vous - je m'étais tourné vers Kern Lockhart - serez Danton. 

Il sourit. 

-Y a-t-il d'autres noms de codes ? 

-Lafayette se cache quelque part. Sachez que, jusqu'à nouvel ordre, vous ne saurez pas de qui il s'agit. Inutile d'embêter monsieur de Talleyrand, il n'en sait rien lui-même. Vous ne devriez pas avoir à rencontrer Lafayette, et vos seules conversations seront par téléphone ou par lettres. Croyez-moi, il en vaut mieux ainsi. 

La révolte était maintenant enclenchée. Tous les pions étaient en place. Il ne restait plus qu'à donner le coup d'envoi. 

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