Agora
Des histoires de Seuls
De Onirian Dreams — 24 mars 2019 à 15h09
Oasis - Prologue : Le désert de cendres
Signaler Tag (6)

Le soleil brillait sans merci dans un ciel uniformément bleu. Autrefois, on aurait appelé ça « le beau temps », mais depuis que ce temps là tuait, on n’en parlait plus ainsi. Pour dire vrai, on ne parlait plus du ciel. Qu’aurait-on pu en dire ? Cela faisait presque six mois qu’il n’avait pas plu une goutte.

Sous l’astre incandescent, le paysage s’était transformé. La verdure était morte, desséchée, et de gigantesques incendies avaient transformé champs, villes et forêts en désert de cendres. Un océan gris clair, éblouissant, qui s’étendait à perte de vue dans toutes les directions.

Une terre sans vie, sans eau.

« Vous vous arrêtez, Magister Balthazar ?

Dans ce désert où seul le vent soufflait, les paroles de cette jeune femme surprirent l’homme aux cheveux blancs qui se trouvait devant elle. Il ne fallait pas se fier à son apparence d’adolescent bien en chair au visage parsemé de boutons d’acné : il était adulte depuis bien longtemps.

-    Continuez. »

La jeune femme passe devant lui. Elle s’appuie sur une canne qu’elle garde près de sa jambe droite. Son manteau, plus long d’un côté que de l’autre, ne laisse rien voir de sa blessure. Le magister l’avait choisie parce qu’elle était une vétéran de la guerre des Dernières Familles ; un titre qu’elle avait payé de son sang.

Après elle, le début d’une interminable colonne de civils commença à dépasser le Magister. Il se retourna vers l’Est, vers la ville qu’ils avaient quitté plusieurs jours plus tôt. Les civils avaient pris tout ce qu’ils avaient pu, l’avaient chargé sur des charrettes, sur des animaux, sur leurs dos lorsqu’ils n’avaient rien d’autre. Des milliers de personnes marchaient là, poussées par la faim, par la soif, par l’espoir fou de trouver mieux ailleurs quand le monde ne semblait plus être qu’une étendue infinie de cendres.

Ca, ou alors la volonté d’essayer de survivre au lieu d’attendre la mort.

Le Magister tourna la tête vers sa jeune lieutenant de la 6ème famille. Un demi sourire naquit sur ses lèvres.

La mort serait la même pour tous, au final. Il se félicita d’avoir fait le bon choix et se remit à marcher.

Les Premières Familles étaient en marche.

-Chapitre écrit par Maxime G. (Tricipitem Aquilae)

Commentaires
Chargement des commentaires...