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Des histoires de Seuls
De Le ravaudeur — 16 avril 2019 à 15h15
les magiciens de l'Aube : Le début de la guerre
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     — Suivez moi. Dit le garde.

     Nous marchâmes un temps derrière le soldat de la 6ème en toge blanche armé d'une lance et d'un bouclier. Nous traversâmes le pont de Syhan, un village au nord de Néosalem et avant-poste secondaire des Premières. Des gardes patrouillaient régulièrement. Il était midi et la guerre contre les Soldats de l'Obscur, allait bientôt commencer et ce serait ici comme nous avait informés les espions de Saul. Je ne pus m'empêcher d'admirer ce magnifique village avec son clocher à l'est et des maisons résidentielles. Mes amis étaient dans le même état, seul Nixea semblait inquiète :

     — Le meilleur endroit pour se faire tuer ressemble toujours au paradis. m'avait elle confié.

     Je ne pouvais pas lui donner tort. Les effluves de printemps et les couleurs florales emerveillaient nos sens. Je ne voyais pas comment 7 magiciens aussi puissants que des bombes nucléaires (sans vouloir être prétentieux) ne pouvaient pas s'attirer des ennuis.

     Le garde se retourna en rigolant :

     — Ne vous inquiétez pas ! Vous aurez le renfort de 500 soldats de la 6ème, les plus valeureux de Syhan...

     Finalement, il nous fit parvenir à la limite nord du village. Un rempart de tours de guets faisait barrage au front nord, les archers et les arbalétriers étaient en poste, des vasques enflammées à leurs côtés. Devant nous, une plaine et des champs avec au fond la lisière d'une forêt, des soldats avec diverses armes : des épées courtes et longues, des lances, des fléaux, des marteaux de guerre... et des boucliers. Tous à leurs postes ils attendaient avec impatience la confrontation avec l'ennemi. Heureusement j'avais eu droit à un cours accéléré de stratégie militaire. D'un coup d'oeil, je repérai les points faibles et forts de la formation puis envoyai mes compagnons combler le vide.

     Maxy et moi montâmes à la guérite en armant nos arbalètes et nous attendîmes les ennemis. En attendant nous discutâmes :

     — Alors... cette première bataille comment tu la sens ?

     — Pour tout te dire, je ne sais pas. On m'a toujours appris à ne jamais sous estimer l'adversaire. De plus si ce sont des fanatiques ils ne reculeront devant rien.

     —Mais nous avons des renforts n'est ce pas ?

    Je serrai la crosse de mon arbalète.

     — Bien sûr que nous avons des renforts, mais Maxy, un chef se doit toujours d'être inquiet. On ne sait jamais ce qui te tombe dessus.

     Il allait répondre quand soudain, un cor de chasse résonna à l'orée de la forêt. Une ligne d'ennemis habillés en noir et à l'air féroces venaient d'apparaître. Ils occupaient toute la ligne de guet et il y avait de tout : des archers des épéistes et des lanciers pour la base. Ils étaient au moins 300. Inférieurs en nombre mais cela ne me rassura pas pour autant, leur air déterminé compensait largement. Tout à coup, le cor résonna de nouveau et les épéistes chargèrent, couverts par la ligne des archers en retrait. Mon sang ne fit qu'on tour et je donnai rapidement mes ordres :

     — Fleakat, Aramis et Yanis, avec le groupe A vous contenez la charge ! Enfant Minuit et Nixea, avec le groupe B vous contournez le flanc droit pour vous occuper des archers. Quant à nous on vous couvre ! Archers en position !

     Maxy et moi enflammâmes nos carreaux, bientôt imités par tous les autres. Les traits pleuvaient dru et beaucoup d'ennemis s'effondrèrent, parfois mortellement touchés. Mais le plus gros de la troupe parvint à heurter le groupe A, de plus les archers du camp adverse faisaient aussi des dégâts. Il y eut pas mal de pertes dans notre camp mais le combat restait équilibré. Je me baissai de justesse pour éviter une flèche.

     — Maxy ! Où en est le groupe B ?

     — Ils vont bientôt arriver prendre à revers !

     — Parfait !

     à ce moment là je me concentrai pour dévier les flèches ennemies avec le vent. Des hurlements se firent brusquement entendre sur notre flanc gauche : un petit groupe était parvenu à nos lignes de défense. J'étouffai un juron.

      — Des renforts à gauche ! ai je crié.

     Ce fut un carnage, le groupe fut finalement décimé par nos flèches mais ils avaient réussi une sanglante percée jusqu'au pont principal. Heureusement une bonne nouvelle me parvint.

     — Emil, j'ai eu un message mental d'Enfant Minuit. Les archers sont décimés !

     — Alors dis lui de magner son popotin par ici pour prendre la charge principale en étau !

     — Bien.

     Nous commencions à perdre pied sur notre périmètre, bientôt il faudrait sonner la retraite, quand soudain, la confusion s'installa dans les rangs ennemis : le groupe B arrivait à notre rescousse, les ennemis se battaient sur deux fronts et ils n'allaient pas tenir très longtemps. Surtout avec nos pouvoirs et nos flèches.

     Nous gardâmes seulement deux prisonniers sous mon ordre pour pouvoir tirer plus d'informations sur nos ennemis. Bientôt, le champ de bataille ne fut que cadavres, certains en tunique blanche comme les notres, mais majoritairement des tuniques noires. Je descendis l'échelle et vis avec plaisir qu'aucun des magiciens n'était blessé trop sérieusement, beaucoup d' égratignures, d'entaillades, et d'estafilades mais rien qui ne puisse s'arranger. Je me tournai vers le capitaine de la garnison :

     — Combien de pertes ?

     — Au moins 200 et on ne compte pas les blessés et ceux qui en ont profité pour déserter...

     — Amenez moi les prisonniers.

     Bientôt on m'amena deux soldats adverses enchaînés, ils étaient grands mais malingres. Je leur posai des questions mais se contentèrent de me regarder d'un air de tueur. L'un des deux cracha sur ma tunique.

    — Amenez les à Néosalem. Vociférai-je en essuyant ma tunique.

     Fleakat se tourna vers moi et dit :

     — Alors Emil, avons nous gagné ?

     — Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre. Répondis-je en entraînant mes compagnos vers Syhan. Nous avons encore beaucoup de choses à voir.

 

                        

à suivre...

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