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Des histoires de Seuls
De Malike — 19 avril 2019 à 17h28
Dans les cellules du Maître-Fou (1/2)
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Bonjour vous vous rappelez de mon quatrième inktober, Frémissements ? (probablement pas mais le voici : http://www.seuls-labd.com/agora-post.php?post=8250). Je l'ai relu et j'avais envie d'écrire la suite :') voici donc le résultat de ce petit égarement (qui était assez sympathique à faire j'avoue) (et pour une fois je place le point de vue central sur roulement de tambours UN ENFANT DE FORTVILLE)

(WOUW)

 

Ces derniers temps, son tortionnaire ne le laissait pas en paix. L’épreuve de la ligne rouge était un vrai calvaire. Les parties d’escalade lui posaient de sérieux problèmes : il avait souvent abandonné après à peine un essai au pied des murs, craignant de chuter de trop haut s’il ne s’agrippait pas assez bien. Il se retrouvait le reste du temps hors de portée du tracé, et presque immédiatement, le Maître-Fou revenait le saisir au col pour le jeter dans sa prison. Il en ressentait plus de colère que d’angoisse ; il était trop épuisé et fou de rage face à ce taré et les humiliations qu’il lui faisait subir pour réellement concevoir de la peur. Et les discussions avec son voisin de cellule l’aidaient au moins à tenir le coup et ne pas être seul.

Il avait appris à sentir lorsque le Maître-Fou s’apprêtait à rouvrir sa cellule. Peut-être une espèce d’écho, ou le grincement ou tintement des clés. Il entendit son compagnon lui souffler «Bonne chance» avant de lever la tête et ciller sous la soudaine clarté du jour et le rouge terne de la tenue de son ennemi.

- Attrape, l’entendit-il rire.

Il balança le bras, et Dodji sursauta quand une silhouette jaillit dans l’entrée et vint s’écraser contre lui, lui coupant le souffle. Il toussa, stupéfait, alors que la porte grinçait en se refermant.

- Eh, c’est quoi, ça ?? cria-t-il.

- Dodji ? Tu es encore là ? entendit-il appeler dans la pièce à côté.

- Il m’a lancé quelqu’un... expliqua-t-il, s’écartant du mieux qu’il pouvait.

La couleur du vêtement qu’il n’avait eu le temps que d’entrapercevoir lui évoquait quelque chose. C’était quelque chose de blanc, peut-être un des gardes de Néosalem ? Est-ce que le Maître-Fou irait jusqu’à l’enfermer avec un soldat ? Dodji déglutit en se demandant soudain s’il n’était pas possible que ce soit un zombie ou quelque chose de cette espèce, comme ils en avaient vus à Fortville.

- Dodji, tu vas bien ?

Le voisin de cellule avait la voix tremblante. Le garçon ne savait que dire.

- Ouais, mais je... je sais pas quoi faire.

- Fais gaffe... T’as vu à quoi le... la personne qu’il t’a lancé ressemblait ?

- J’ai peur que ce soit un garde...

- Un garde ?

- De... de Néosalem.

- Oh, non... gémit l’autre.

Ils se turent, tendus. Ce n’est qu’alors qu’ils purent percevoir une espèce de faible souffle. Quelle qu’était cette personne, elle ne semblait peut-être pas prête à attaquer. Dodji se demanda soudain si ce n’était pas un autre prisonnier qu’il avait avec lui ; il s’avança sur les genoux, mettant les mains devant lui à tâtons pour situer la silhouette.

- Dodji, parle-moi, s’il te plaît, balbutia son voisin de cellule, j’ai super peur, là.

- Je suis là, dit-il pour le rassurer. J’essaie de m’approcher.

- T-t’es sûr de toi ?

Il ne répondit pas, car il venait enfin de trouver la silhouette. Elle ne réagit pas à son contact ; il ne savait pas quoi faire. Il chercha autour de lui, et ne trouva que la lueur émanant du mur abîmé. Peut-être qu’en l’emmenant jusque là, il pourrait voir à quoi cette personne ressemblait.

- Qu’est-ce que tu fais ?

- Je réfléchis, s’impatienta-t-il.

Un gémissement les coupa, et ils se turent, alors que Dodji reculait, ayant senti l’autre bouger. Ils entendirent une toux, une respiration sifflante et désespérée. Quand il entendit la voix, Dodji se pétrifia :

- É... Éloi... Diane...

Il mit un temps à reconnaître la voix, sous le choc de l’entendre dans un endroit pareil.

C’était un des sages de Néosalem, Lucius, qui venait de rejoindre sa cellule.

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