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Des histoires de Seuls
De Le ravaudeur — 9 juin 2019 à 17h56
L'affrontement des Trois [histoire collective SF]
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     Je flotte.

 

 

     Telle était mon impression.

 

 

 

      J'étais vaguement conscient que mon corps éparpillé en mille morceaux, mon esprit, spectateur de cette impuissance à me reformer pensait. À quoi ? Je ne savais pas. Je ne sais même plus où je suis. Ni qui je suis. Rien d'autre ne comptait que cette purée noire et huileuse qui m'entourait. Combien de temps suis-je resté comme ça ? Je ne saurais le dire.

 

 

 

      Puis tout s'éclaira.

 

 

 

      Brusquement, la purée disparut, laissant place à une vaste étendue naturelle. J'avais atterri dans une clairière plutôt vaste entourée de forêt .avec un lac dans le coin nord-est, juste face à moi. J'étais assez près de l'orée de la forêt nord-est. Le terrain faisait la superficie d'environ trois terrains de foot. Trois sentiers partaient des côtés nord-ouest, nord-est, et sud. D'immenses montagnes découpaient leurs formes torturés au nord dans l'horizon azur. Une odeur printanière flottait dans les airs et une douce mélopée aviaire parvint à mes oreilles. Je me redressai tant bien que mal en me frottant la nuque tandis que la question évidente franchit la barrière de mes lèvres. « où suis-je ? »

 

 

 

      Je m'apprêtai à bouger quand soudain, une créature apparut. Elle n'avait d'humain que le visage : celui d'une vieille dame décharné et usé par les années. Mais en dessous d'elle, un corps sylvestre. Dans tous les sens du terme, son buste et son abdomen n'étaient que le tronc noueux d'un sapin, ses bras étaient semblables à des épieux dangereusement pointus. Quant à ses jambes, c'étaient des racines épaisses et couvertes de poils très fins qui absorbaient les nutriments de la terre. Sans même que je puisse réagir, elle poussa un cri démentiel et projeta un de ses redoutables bras épieux droit sur ma jolie figure. Je ne dus qu'à la lance soudainement apparue de ne pas être embroché comme un poisson.

 

 

 

      Au bout de la lance, une jeune fille blonde tirant sur le roux, un regard farouche et pénétrant dans ses yeux marrons.et une fine musculature. Je ne lui donnais pas plus de treize ans. Pendant qu'elle affrontait le monstre, un jeune homme me prit par la main et m'éloigna. Toutefois j'étais inquiet pour la fille.

 

 

 

 

 

   — Ne t'inquiète pas ! Elle va s'en sortir ! me rassura le garçon comme s'il avait lu dans mes pensées.

 

 

 

Effectivement, mes craintes s'avérèrent infondées, après une petite minute d'estocs tout aussi rapides. La fille planta sa lance dans le visage de la créature. Un horrible flot de liquide vert et poisseux jaillit de la blessure et un affreux gargouillis d'agonie sortit de la bouche de la vieille dame-arbre. Celle-ci s'effondra puis disparut en laissant place à une graine de sapin.

 

 

 

    — Les esprits des arbres peuvent être coriaces mais on les mate, ne t'inquiète pas. dit la fille, je m'appelle Fleakat, et lui c'est Lathos, et toi ?

 

 

 

      Je m'apprêtai à répondre que je ne savais même plus mon nom quand tout à coup, une famille entière de canards passa à côté de nous. Un petit caneton avait eu du mal à suivre et il courut rejoindre sa famille avec une démarche pataude très comique. Je pris cela comme un signe.

 

 

 

    — Caneton.

 

    — Caneton ? En voilà un drôle de nom ! renchérit Lathos, ça te dirait de venir avec nous au château ?

 

    — Quel château ?

 

    — Celui là, répondit-t-il en désignant un immense château d'apparence médiévale qui laissait percer sa silhouette massive assez loin au nord-est.

 

 

 

Je réfléchis un peu puis répondis.

 

 

 

    — D'accord.

 

 

Chapitre écrit par le ravaudeur/caneton

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