Je continue la série des Stephen King avec ce roman de 1978 bourré de clins d’œil intéressants.

Alors qu’un virus s’échappe d'une base de recherches de l'armée américaine, un soldat contaminé parvient à quitter les lieux et, avant de mourir, transmet la pandémie à tous ceux qu’il croise sur sa route. Une « supergrippe » ultra-létale se répand alors dans le monde entier, faisant s’effondrer en quelques semaines la civilisation, totalement ravagée. Seule une poignée de rescapés, naturellement immunisés, parvient à survivre. Gros plan sur un petit groupe qui se forme aux États-Unis, tous aussi différents les uns des autres.

Nick Andros, un sourd-muet, est le premier à avoir des rêves qui le mènent, avec ses amis, dans le Nebraska, auprès d'une vieille femme nommée Mère Abigaël, centenaire qui semble guidée par des desseins divins, attirant à elle certains rescapés pour former un groupe d’hommes et de femmes vertueux. D'autres survivants cependant, tels le criminel Lloyd Henreid et le pyromane attardé « La Poubelle », se rangent quant à eux du côté de Randall Flagg, un être inquiétant doté de pouvoirs surnaturels, qui rassemble ses propres disciples, généralement mauvais, par des moyens à peu près similaires, en leur donnant une pierre noire tachée de rouge.

Peu à peu, deux communautés, deux camps, se forment l’un contre l’autre : le Bien autour de Mère Abigaël, et le Mal autour de Randall Flagg. Abigaël et les siens, à Boulder dans le Colorado, organisent une nouvelle société plus agréable, le gouvernement de la « Zone libre de Boulder », nommant un Conseil élu pour diriger la ville. Du côté de Flagg, installé à Las Vegas, c’est l’ordre et la discipline martiale qui règnent, via les moyens les plus extrêmes et des punitions terribles pour les contrevenants. Cela, afin de les préparer à la lutte contre l’autre camp, répétant ainsi le perpétuel conflit entre le Bien et le Mal.

Finalement, Mère Abigaël, qui perd son don de voyance par orgueil, finit par partir dans le désert en quête de repentance. De son côté, une certaine Nadine Cross, mystérieuse et terrifiée, est visitée par des rêves qui l’empêchent de nouer une relation amoureuse, car elle serait destinée à épouser Flagg, qu’elle rencontra autrefois (et par la suite) en communiquant avec lui par planche Ouija. Elle cherche à éviter son sort par tous les moyens – en vain. Éconduite par les autres hommes, elle se soumet de plus en plus à l’influence de Flagg, avant de se reporter sur Harold Lauder, dit « le Faucon », adolescent cultivé et brillant, mais prétentieux. Jadis impopulaire et rejeté à cause de son physique, Harold aussi a connu la déception amoureuse, et il devient très jaloux d’un des chefs de la ville, Stuart Redman. Ce dernier est l’un des premiers immunisés à avoir été emmené de force dans un centre pour y être examiné, avant de le fuir, car on voulait le tuer parce qu’il « en savait trop ».

Nadine est la seule à percevoir les peurs et la souffrance de Harold ; mais leur relation est en dents de scie. Ce dernier est de plus en plus estimé au sein de la cité pour ses bonnes idées…ce qui ne l’empêchera pas d’être tenu à l’écart du Conseil. Amer, incapable de dépasser ses appréhensions et de mener une vie nouvelle, et manipulé par Nadine pour le compte de Flagg (avec qui elle a renoué), il conspire contre les dirigeants de Boulder, et fait exploser une bombe lors d’une réunion, tuant plusieurs personnes. De plus en plus attiré par les méthodes et la pensée de Flagg, et dégoûté de Boulder, il finira par fuir en moto, Nadine à ses côtés, direction Vegas. Pourtant, Flagg a bien l’intention de tuer Harold, dont il craint que les bonnes idées ne lui fassent de l’ombre. Finalement, Harold, suite à un « accident », se suicidera, délaissé par une Nadine en fuite dont il avait découvert les méfaits (mais qui l’aimait quand même), laissant une lettre de regrets pour ses actes passés.

Flagg rattrape Nadine, qui découvre alors sa vraie nature : elle qui rêvait d’amour avec lui, se fait finalement violer. Flagg veut en faire sa reine, et elle tombe dans un état de catatonie et le suit jusqu’à un luxueux hôtel de Vegas – leur château. Nadine devient enceinte, et, pour échapper à son emprise, le provoque sans cesse en soulignant ses échecs et son incapacité à détruire le camp adverse, jusqu’à ce qu’il la tue de rage, en la poussant dans le vide.

Mère Abigaël, avant de mourir, fait part aux dirigeants de Boulder de sa dernière vision : quatre personnes doivent se rendre à Las Vegas pour se confronter au Mal. Les héros se mettent en route, mais Stuart se casse une jambe en chemin, et ses compagnons, la mort dans l'âme et sur son insistance, doivent l'abandonner. Ils sont finalement capturés, et Glen, professeur à la retraite, est exécuté par Lloyd pour son refus de s’allier à Flagg. Quant aux autres, sur le point de l’être aussi, ils sont sauvés par « L’Ordure », qui, s’étant à nouveau senti rejeté à Vegas, s’était retiré dans le désert où il avait trouvé une arme nucléaire, que la « Main de Dieu » fit exploser à son retour, tuant tout le monde.

Stu est retrouvé et soigné par Tom, doué de pouvoirs mentaux spectaculaires, qui le ramène à Boulder, et tous les deux arrivent peu après la naissance du bébé de Frances – la boussole morale de son clan. Mais plus tard, inquiet de voir les mêmes erreurs déjà commises par la civilisation commencer à se reproduire, le couple décide de quitter Boulder avec l’enfant, premier-né post-épidémique, qui a miraculeusement survécu à la maladie.

L'épilogue du roman nous fait retrouver Flagg, quelque part dans l'hémisphère sud, auprès d’une tribu isolée : il a survécu à l'explosion et commence à retrouver la mémoire et ses pouvoirs, rassemblant de nouveaux adeptes en se faisant passer pour un dieu-sauveur de la civilisation…

À lire ou à visionner !!