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Des histoires de Seuls
De Leretour — 1 avril 2024 à 16h27
... ne te découvre pas d'un fil
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©Émeric Carré & le studio Comicup

Arrivée au bout de la place, Étoile se retourna une énième fois. Cela faisait une bonne demi-heure qu’elle piétinait dans le froid, à regarder vaguement les passants dans l’espoir d’apercevoir Kaléo. Celui-ci l’avait contacté à propos d’un entonnoir révolutionnaire découvert par des gardes dans les terres brûlées… Elle n’avait pas tout compris, mais cela était censé concorder avec ses recherches. Enfin, ça, c’est ce qu’il affirmait, mais Étoile restait sceptique.

Finalement, elle tira un gousset de sa poche, et se résigna dans un soupir exaspéré à rentrer chez elle. En prenant la rue Josep Tello Gonzalez, elle passa devant la vitrine d’un coiffeur, et décida, pour une fois qu’elle était dehors, à y entrer.

-Bonjour, je souhaiterais un rafraîchissement.

-Désolé, mais aujourd’hui, je ne coiffe que les chiens…

Étoile devait faire une tête sacrément bizarre, puisque le coiffeur lui-même paraissait gêné. Elle claqua la porte et se reprit sa route, puis s’arrêta au coin de la rue devant la carriole d’un vendeur de marrons chauds.

-Bonjour, je pourrais avoir un cornet, s’il-te-plaît ?

-Bien sûr !

Et, pendant qu’elle comptait sa monnaie et que le petit garçon remplissait un vieux journal, celui-ci annonça :

-Dis donc, tu connais la dernière nouvelle ?

-Non, que se passe-t-il encore ?

-Un dresseur s’est jeté sur son lion et l’a dévoré : un vrai carnage !

- ??

Elle réalisa que son air était sévère lorsqu’elle était si étonnée, en voyant la tête craintive du vendeur. Elle lui donna alors gentiment ses pièces, prit le cornet et rentra chez elle.

Une fois la porte passée, elle tomba sur son joyeux valet :

-Alors, Étoile ? T’as ramassé plein de poissons aujourd’hui ?

-Quoi ? Mais de quoi tu me parles ?

Clairon ria doucement et lui désigna son manteau. Lorsqu’elle le retira, elle remarqua, collé dans son dos, plusieurs poissons en papier.

Elle avait oublié qu’on était le premier avril. Elle n’arrivait même pas à se fâcher… Le comble, c’est que c’était grâce à son calendrier qu’on avait pu déterminer la date.

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