La Subaru Impreza de Mirage et Lode s'était arrêtée dans une impasse où débouchait quelques étroits passages entre les immeubles qui la bordait, trop peu large pour qu'un quelconque véhicule y passe. Une lance perforait le pare-brise entre les deux sièges avant. Un sillon sanglant traversait la joue de Mirage, dont le cœur battait à tout rompre. Ses doigts s'enfoncaient dans le volant, ses jointures blanchies. Lode ,lui, se félicitait d'avoir attaché sa ceinture, sans laquelle il aurait traversé le pare-brise, suite au freinage plus ou moins brutal de la voiture. Leurs amis se trouvaient à l'autre extrémité de la ruelle, en train de combattre des ennemis venus de nulle part...
"Je crois qu'il faudrait retirer cette lance, remarqua Lode.
- Vas-y, répondit Mirage, crispée, on y retourne juste après..."
Lode sortit donc et récupéra la-dîte lance, quand un léger bruit attira son oreille affûtée, il porta la main à son fouet et le fit clquer quelques mètres plus loin, déchirant le bras d'un soldat des premières familles. L'enfant s'effondra, tandis qu'un autre sortait de sa cachette arbalète en main. Lode se retint de répliquer, sentant sa vie en péril s'il bougeait sa main armée. Le soldat avança d'un air satisfait de la capture qu'il allait effectuer, et qui lui rapporterait certainement gros. Satisfaction vite troublée par un Dragon plutôt nerveux surgissant d'un passage entre deux immeubles, criant :" Chaud devant !". Un bruit de détonnation se fit entendre, provenant du passage, Dragon glissa sur le capot de la voiture, balaya le soldat d'un coup de pied et plaqua Lode au sol au moment où une rafale sifflait au dessus de leurs têtes. Le soldat tenta de se relever mais les balles l'étalèrent définitivement contre le bitume. Mirage, coincée derrière le volant, hurla en se baissant pour échapper aux tirs ennemis :" Faites quelque chose !
- L'allume-cigare, cria Lode, éclairé par une idée folle.
- Quoi ? demanda Mirage, qu'est-ce que tu compte faire avec ça ?
- Donne, répliqua Lode couché contre le sol, j'ai un plan..."
Mirage obéit, faisant passer l'objet brûlant par la portière, Lode le récupéra et tira une sphère en bois de sa sacoche.Les ennemis étaient trois, armés de fusils et possédaient déjà l'avantage .Lode alluma sa bombe, et la jeta vers les tireurs. Elle atterrit aux pieds de l'un d'entre, surpris. Mais il n'eut pas le temps de réfléchir davantage, la mèche arriva à son terme, et les miliciens furent projeté par le souffle de l'explosion. Lode et Dragon se redressèrent, tandis que Mirage s'extirpait de la voiture endommagée.
" C'était qui, ceux-là ? questionna Mirage.
- Nos alliés, fit Dragon en désignant le huit tatoué sur le front d'un des miliciens inanimé, mais ils ne sont pas très enclins à le comprendre, d'où ce léger malentendu...
- Léger !? s'indigna Mirage, on aurait pu y laisser notre peau, oui !"
Une décharge l'interrompit, venant de l'autre bout de la ruelle, les miliciens attaquaient Sherlock, Photis, Midnight, Luna et Anaëlle...
"Il faut arrêter ce carnage, dit Dragon, venez !"
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Au moment où Sherlock avait crié, Luna s'était immédiatement jetée derrière sa partie de side-car, s'improvisant une barricade, et évitant par la même occasion les balles qui auraient dû lui ôter la vie. Neuf miliciens surarmés déboulèrent dans l'avenue, protégés par de larges boucliers anti-émeute, se rangeant en formation quasi-militaire devant la ruelle dont ils provenaient. Cette même avenue était dénuée d'arbres ou tout autre abri, ce qui rendait aux tireurs la chose encore plus facile, de plus la seule échappatoire était hors d'atteinte. Autrement dit, les esclaves étaient en très mauvaise posture. Un enfant vint se ranger derrière les miliciens, un bras en écharpe, le regard pareil à celui d'un fauve qui a réussi à coincer sa proie. Harry. Anaëlle serra les dents ainsi que les poignées de sa moto, les tireurs n'allaient pas tarder à faire feu, et contrairement à Photis, Sherlock ou Luna, ni elle, ni Midnight n'était à couvert. Avant que ses adversaires ne réagissent elle poussa le turbo et fonça vers Midnight, main tendue. Les tirs éclatèrent, la poursuivant, mais la manquant toujours. Elle arriva à la hauteur de Midnight qui lui saisit le bras et se hissa sur la selle en route. Anaëlle serra un peu plus la poignée des gaz, cherchant à accélérer, Midnight haussa son bouclier pour la protéger. Une balle éclata le bois et dévia sa course, évitant la jeune fille. Photis comprit la manœuvre de son alliée et appuya sur la pédale de l'accélérateur. Le pick-up fit brusquement une embardée, projetant Sherlock dans la remorque. Les deux véhicules fonçaient l'un vers l'autre, les balles les rabattant... Photis et Anaëlle freinèrent simultanément, la moto dérapa et passa derrière le pick-up avant de se renverser. Les tirs heurtèrent sauvagement la carrosserie du véhicule immobilisé. Anaëlle et Midnight se plaquèrent contre le portière, enfin à l'abri des balles, mais leur temps été compté... Et la patience n'était pas la première qualité des miliciens, dont l'un d'entre eux tira une grenade et la jeta vers le pick-up. L'engin explosif fila et vola vers Sherlock, ce dernier eut, pour tout réflexe, de l'attraper, avant de se rendre compte de ce qu'il tenait désormais dans la main. "Mince...grogna-t-il, pourquoi est-ce que c'est toujours sur moi que ça tombe ?" L'objet s'illumina, comme s'il allait exploser, Sherlock serra les doigts, mais au lieu de sauter, la grenade devint orangeâtre, comme si toute l'énergie de l'explosion était retenue et absorbée. Le métal chauffa, mais Sherlock ne lâcha pas, conscient, inconsciamment, que c'était lui qui était à l'origine du phénomène qui se produisait, ou, tout du moins la rune en forme de sablier renversé qui ornait ses deux lames, et qui était devenue incandescante. Toute l'énergie déferlait en Sherlock et allait alimenter cette étrange rune, qui la pompait entièrement. La grenade perdit de son éclat et cessa de briller. Sherlock la laissa choir, la chair bouillonante. Dans le monde réel, quand un enfant normal voyait ce genre de chose, il avait tendance à prendre ses jambes à son cou et détaler le plus loin possible. Dans les Limbes, un enfant à la norme se serait contenté de jeter le reste de son stock de grenades, et s'il ne se passait rien de prendre ses jambes à son cou, si tout du moins, il les avait encore. Et le grenadier appartenait à cette même norme, au grand désarroi de Sherlock, qui était trop épuisé pour neutraliser une seconde grenade. Et ils seraient tous morts si le fouet le plus sordide de la ville n'avait pas entouré le poignet du dit-grenadier et ne l'avait pas tiré au sol... Dragon avait alors débarqué à son tour, ceuillant une grenade dans les mains de l'enfant, tiré la goupille et mis fin à toute forme d'hostilité de la part des ennemis. C'eut été un acte héroïque et brillant, s'il n'avait pas aussi mis sa vie et celle de Lode et Mirage en péril, avec celle des miliciens d'Harry.
"On se calme, a-t-il crié, baissez vos armes, tous autant que vous êtes ou je serais contraint de tous nous faire sauter... Éventuallité qui ne me plaît guère mais que je me ferais une joie d'appliquer si vous n'obtenpérez pas.
- À quoi il joue, murmura Photis, il veut se faire tuer ou bien...?
- J'ai toujours dit que ce ninja se la pétait trop, humorisa Anaëlle.
- Baissez vos armes, répéta Dragon, et écoutez moi...
- Il en est hors de question ! hurla Harry, hors de portée de l'éventuelle explosion, soldats, abattez-le !..." Mickael assena son poing à la mâchoire de Harry avant qu'il ne finisse sa phrase, le faisant tomber à la renverse. Le soldat rangea ensuite son arme et se tourna vers les soldat. "Baissez-moi ces flingues, et obéissez-lui !
-Mais... gémit Harry.
- Il n'y a pas de mais, vociféra Mickael, hors de lui, tu tiens plus à ta petite personne qu'à tes propres soldats, au point de leur ordonner de mourir ! Tu n'as rien à dire, alors tais-toi !
- Nous t'écoutons, repris Mickael, se tournant vers Dragon, et pose cette grenade, veux-tu ?"
Dragon obéit.
À suivre...