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Des histoires de Seuls
De Lathos — 22 septembre 2017 à 21h42
A deux tiers innocents - VII
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Nous ne fûmes pas assez rapide.

A notre arrivée au château, on nous apprit que Wallenstein et toute sa cour (ce qui comprenait le traître Signac et l'énigmatique Lancelot de Catane) était parti dès notre départ, pour rejoindre la demeure Fribourgeoise de Wallenstein. Ils étaient partis au galop, sans rien emporter, de manière à y être pour le lendemain - c'était ambitieux mais réalisable.

Ils allaient sûrement passer par les montagnes. C'était ce que toute personne intelligente ferait s'il désirait s'enfuir rapidement et être évité d'être rattrapé dans les environs de Néosalem. En effet, le seul moyen de rattraper des chevaux était de prendre la voiture ou le train, voire l'avion, mais dans tous les cas on ne pourrait pas les coincer dans les montagnes, où ils pouvaient facilement prolonger leur séjour de manière à nous semer.

Il fut convenu d'un plan avec Lucius et Diane. Tout d'abord, la mobilisation des troupes montagnardes, pour tenter de retrouver Wallenstein dans la montagne, ce qui était improbable. Une deuxième équipe attendrait Wallenstein aux avants-postes autour du massif. Et puis l'offensive qui avait le plus de chance de réussir : encercler Fribourg, pour empêcher Wallenstein d'y retourner. Mais dans ce cas-là, le gouvernement de Wallensein risquerait d'accélerer l'attaque d'Hanovre, ce qui était le contraire de notre objectif, et ce qui résulterait en un désastre.

C'était pour la partie dont j'avais parlé avec Lucius, car j'avais en mon fort intérieur une mauvaise intuition. Après en avoir longuement parlé avec Claude, nous décidâmes de lancer les troupes sur le château. Dans le pire des cas, nous nous ferions renvoyer par un petit seigneur insignifiant. Dans le meilleur des cas, nous aurions confirmation que la prétendue fuite n'était qu'un leure, et que Wallenstein, Signac et de Catane se trouvaient toujours dans le château.  

L'offensive fut lancée aux alentours de quatre heures. J'entrais avec les troupes armées à l'intérieur du château alors que Claude et deux autres enfants contrôlaient les opérations extérieures. Nous fîmes sortir tout le personnel, et trouvâmes rapidement un maître de maison outré.

-Puis-je savoir ce que tout ceci signifie ? demanda-t-il.

-Que votre Frédéric de Valence est un traître à l'empire, du nom de Friedrich Wallenstein, et que vous l'avez logé. Alors sortez immédiatement ou nous brûlerons votre manoir après l'avoir fouillé.

A contrecoeur, il accepta de suivre un soldat, et nous pûmes continuer la fouille du château. Nous commençâmes par les salons les plus proches, notamment celui où s'était déroulé l'incident du violoniste, et continuâmes en montant de plus en plus haut, jusqu'au quatrième étage où, à notre grand étonnement, nous vîmes Wallenstein regarder Claude par la fenêtre.

-Tiens ! On m'avait dit que vous étiez revenus !

Mes hommes s'emparèrent de lui, alors qu'il ne débattit même pas.

-Où est Lancelot de Catane ? demandais-je. Et Signac ? Et le reste de vos amis ?

-Ils sont dans le salon à côté.

J'ouvris la porte du salon.

Et je me pris une balle dans le coeur.

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