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Des histoires de Seuls
De Malike — 12 novembre 2017 à 16h49
Portsalem, chapitre I, partie 4 : Après la tempête
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- Lathos ! s'écria Sherlock en l'apercevant dévaler la pente. Vous allez bien ? Que faisiez-vous là-haut ?

 - J'ai vu quelque chose, répondit-il sombrement.

 - Ouais, c'est ce qu'ils disent, ironisa Sharlink en essuyant sa lame entre ses doigts. Ils sont partis se planquer, sûr.

 - Nous planquer en sortant au plus près des créatures ? répliqua Sherlock, piqué. Vous, que faisiez-vous dans cette calèche ?

 - Je ne sais pas, à tout hasard, elles essayaient de me porter secours ?

Clairon s'essuya le nez d'un revers de manche, le col de son manteau remonté. Lui aussi était couvert de sang, il paraissait épuisé. Malgré le reproche, il n'affichait aucune colère, à peine de l'amertume étouffée.

 - Il ne fallait pas vous bousculer comme ça pour m'aider, messieurs, ajouta-t-il en lançant vers Lathos un objet enrobé d'un chiffon sanglant. Je sais que je vous fais de l'effet, mais tout de même.

Lathos recula d'un pas, laissant l'objet s'écraser à terre devant lui. Les pans de tissu s'écartèrent pour révéler un des bras de la créature qui l'avait attaqué, blanc et inerte. Lathos releva la tête et articula, pince-sans-rire

 - Mon cher Clairon, pas que vous sauver n'ait pas été dans mes intentions, mais... Ah, non, autant pour moi. Je n'avais pas du tout l'intention de vous sauver. Votre vie m'importe autant, sinon moins, que celle des monstres que nous venons d'éliminer.

Clairon grimaça.

 - Vous vous imaginez donc qu'Etoile aurait été ravie de savoir son second mort avant même le commencement de la mission ? C'est manquer cruellement d'astuce. N'eussent été mesdemoiselles Sharlink, Faure et... Léna, j'imagine, vous auriez fait une merveilleuse impression sur vos compétences, dites-moi.

 Lathos se tut. Son regard était de glace. Sherlock s'interposa :

 - Nous sommes donc là pour faire nos preuves ? Ne les avons-nous pas suffisamment faites ces dernières années, à son service ?

 - Si vous vous étiez avisé de seulement nous conseiller un minimum avant ce combat, nos réflexes auraient peut-être été plus... efficaces, ajouta Lathos.

Le visage de Clairon, blême, se durcit brièvement avant de reprendre son sourire aimable coutumier.

 - Je vous l'ai dit, je ne suis qu'un humble valet, articula-t-il d'une voix rauque.

Il se détourna et appela. Tandis que Jemaël accourait, inquiet, Lathos et Sherlock échangèrent un regard. Sherlock esquissa un sourire gêné avant de se détourner. Lathos, lui, ne fit que le considérer avec curiosité, mais dans celle-ci pointait comme un respect.

 - Bon, reprit Clairon, l'air éreinté. Apparemment nos dégâts s'élèvent à trois morts, contre huit, de leur côté. Plus un chariot et notre calèche brûlés. Que contenait le chariot, Jemaël ?

 - Le foin des chevaux, répondit le garde.

 - Nous avons eu de la chance, acquiesça Clairon, pensif. C'était vous, De Myrionds ? Beau geste, mais veillez à l'avenir à vous montrer plus méticuleux. Vous auriez tout aussi bien pu immoler nos pigeons voyageurs ou nos affaires.

 - Très bien, rétorqua Sherlock.

 - Nous nous remettons en route dans une dizaine de minutes, dit Clairon. Les gardes vont se charger de remettre les choses en ordre. Nous nous installerons dans le chariot de tête, et filerons à bride abattue. En attendant, si vous voulez prendre des repères, vous reposer, qu'en sais-je, allez-y, mais veuillez revenir d'ici dix minutes.

 

Vous avez dix minutes pour vaquer à vos occupations. Vous pouvez soit me dire d'un trait ce que vous voulez faire pendant les dix minutes, soit me dire une action, puis je vous dis ce que cette action entraîne, ce qui vous permettra d'agir en conséquence du résultat de cette action. Mais vous pouvez choisir d'aller faire une sieste si vous voulez, auquel cas pas besoin de faire le truc de l'action en une par une.

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